
Une infirmière marche dans un couloir du service d'oncologie de l'hôpital Notre-Dame de la Miséricorde à AJaccio, le 6 mai 2025. ( AFP / PASCAL POCHARD-CASABIANCA )
Le comité d’alerte sur les dépenses de l’Assurance maladie considère comme réalistes les économies prévues par l’exécutif sur l’hôpital et les tarifs des médicaments.
Ces experts chargés d'assurer la surveillance des dépenses de santé pour le Parlement estiment qu'au moins 1,5 milliard d'euros d'économies seront réalisées de manière "certaine", "probable" ou "vraisemblable" du fait de ces mesures, annoncées après une alerte lancée en juin par le comité.
Ces économies "contribueront à prévenir une dégradation supplémentaire" du déficit de la Sécurité sociale, par rapport à la dernière prévision officielle (-21,9 milliards, selon la commission des comptes de la Sécurité sociale en juin), estime le comité dans son avis publié cette semaine.
Selon son décompte, l'hôpital porte le plus gros des économies, avec l'annulation de dotations aux établissements de santé et médico-sociaux pour 680 millions d'euros .
Ces montants restent "à confirmer" dans la prochaine loi de finances de la Sécurité sociale, écrivent-ils toutefois, notant que ces économies pourraient "entraîner une dégradation" des comptes des hôpitaux, déjà dans le rouge.
Des économies incertaines face au déficit
L'exécutif a par ailleurs prévu 550 millions d'économies en baisses de tarifs de médicaments, un montant jugé "vraisemblable" . Une baisse des prix des dispositifs médicaux permettrait une économie de 25 millions d'euros.
Le report au 1er janvier 2026 de revalorisations de rémunération prévues pour les kinés, médecins, et dentistes, qui ont provoqué la colère des intéressés, "ont un effet certain", avec "un impact pour l'année 2025 estimé à 150 millions d'euros", ajoutent-ils.
Une nouvelle convention-cadre avec les syndicats de taxis doit elle entrer en vigueur le 1er novembre, pour une économie "vraisemblable" d'environ 30 millions d'euros sur le transport des malades.
Les experts sont toutefois plus sceptiques concernant les objectifs d'économies annoncés par l'Assurance maladie sur les dépenses d'arrêts maladie ou la lutte contre les fraudes, dont la réalisation leur semble "incertaine" et "aléatoire".
Mais le risque d'un creusement du déficit au delà des prévisions ne peut être complètement exclu: leur appréciation ne "prend pas en compte l'éventualité (...) d'un dépassement supplémentaire" de l'objectif de dépenses en matière de soins de ville, notent-ils.
"Dans cette éventualité, les économies annoncées (1,74 milliard d'euros) et corroborées par le comité d'alerte pour une part prépondérante de leur montant (1,5 milliard) pourraient, même si elles étaient intégralement réalisées, ne pas suffire" pour éviter un dépassement de l'objectif de dépenses en 2025, estiment-ils.
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